Arienrod et historique du Clan SangDragon

ELFE SPELLSINGER


Journal Intime :

AUTOMNE ET OBSCURITE
“Il me reste peu de souvenir des 16 premières années, où je peinais comme esclave des elfes déchus dans le temple des elfes noirs (Dark Elven Temple) des Marches du Nord. Depuis déjà de nombreuses générations, la tribu des Elfes de Lune était retenue en esclavage par les elfes pervertis par Gran Kain.

Seul les lueurs magiques de Narhonndel m’émerveillaient. Lorsque je me souviens des heures passées dans leur contemplation, je suis stupéfait de l’inanité de ces années. Je me rappelle avec netteté la sensation qui courait le long de mon échine chaque fois que j’entendais claquer un fouet. Le coup cinglant, puis la douleur ne sont pas des choses qui s’oublient de sitôt. J’ai pourtant eu plus de chance que bien d’autres. Ce fut à la jeune Vierna qu’incomba la tâche de m’éduquer. Il y eut peut-être des moments dans la solitude de la chapelle : il m’arrivait de penser qu’elle m’aimait un peu. Est-ce un vœu pieux ? Même si elle était la plus douce de ces esclavagistes, elle restait toujours une Sorcière de la Caste des Dirigeantes. Elle n’aurait pas mis en danger ses ambitions pour me protéger.

Puis viens ensuite l’Académie des Arts Magiques, dispensaire de tous les mensonges qui cimentent leur société. Même à présent, la simple idée de ce lieu m’effraie. Leur crédo ? Tout est excusable du moment qu’on utilise la sorcellerie à ses propres fins. Seuls les plus forts et les plus rusés peuvent jouir du pouvoir arraché aux mains qui ne le méritent plus. Les faux-semblants noient les miens sous la peur et la défiance. L’amitié n’est plus rien, et l’amour oublie jusqu'à son nom. La jalousie et l’ambition sonnent le glas de ce peuple. J’ignore comment j’ai traversé l’épreuve de l’Académie. J’ai entendu les Cris, les cris des victimes innocentes, les cris des cœurs purs livrés à l’injustice, les cris des enfants terrorisés... »

HIVER ET ESPOIR
« Zakhias. Ai-je trop demandé à Zakhias ? J’aurais pu devenir comme lui, Il me semble logique que ses erreurs m’ont enseigné le chemin. Sans son exemple, les arts ténébreux m’auraient totalement corrompus. Mais mon choix est-il meilleur que le sien ? Oui, je le pense. J’ai à jamais perdu un maître qui me montra comment et pourquoi recourir au Don et suivre la quête des 7 Signes. C’est lui qui m’a insufflé le courage de partir. »

PRINTEMPS ET RENAISSANCE
« Je me souviens aussi du jour où je me suis enfui du Temple de la Souffrance. Le cœur plein d’espoirs d’attentes, de promesses meilleures, en croyant pouvoir mener ma vie en accord avec mes principes. L’avenir m’appartenait. A peine 100 ans, je réalise maintenant que je ne savais rien de la réelle solitude. J’avais hâte de vivre des siècles. Mais comment mesurer les siècles quant une heure semble un jour et un jour une année ? »

Quand j’ai quitté leurs sombres forêts, je croyais qu’il suffirait de vivre selon mes principes, que je serais heureux caché, seul. Et pourtant cette « simple survie » m’avait presque tuée. Un humain et les siens me firent découvrir autre chose. Eux faisaient bien plus que survivre : Ils vivaient, riaient, travaillaient et partageaient, autant leurs gains que la douleur. Les humains m’apprirent le sens du mot famille. Survivre pour survivre, il n’en était plus question !

Ce spectacle se produisait chaque matin. La douleur était inévitable, le soleil brûlait mes yeux, mais la beauté, le bouquet de couleur captivait mon âme. J’ai cru que l’émerveillement venait de l’étrangeté de cette scène. Mais à présent, je sais que le temps passé sous les couleurs du soleil représente mon désir de m’adapter au monde. »

ETE ET DEVENIR
« Ma renaissance fut abruptement suivie d’une forte période de troubles. Pendant près d’une semaine des cauchemars indescriptibles –visions de démons et de spectres terrifiants- hantaient mes nuits et anhilaient complètement mes facultés magiques.

Un matin, cet état de trouble avait complètement disparu. Mais sur mon avant bras droit un tatouage pourpre en forme de Dragon s’était formé.



Soucieux de mon état et redoutant que ces visions des Enfers pouvaient être prémonitoires pour le royaume d’Aden, je partis à l’ancien Village Elfique pour faire des recherches dans les antiques savoirs. Des savants de la Guilde des Alchimistes ne m’apprirent rien sur la signification du tatouage ; mais me révélèrent que la teinte provenait d’un pigment de cinabre (sulfure de mercure) appelé « SangDragon ». Ils m’enseignèrent enfin que d’autres jeunes elfes portaient des tatouages similaires …

Il me fallut des années pour les retrouver, du moins les survivants car il semblait qu’un mal indicibles me devançait et s’acharnait à les tuer avant que je les débusque. Il serait trop long ici de raconter dans quelles circonstances je croisais la route de ces jeunes aventuriers ; mais je parvins finalement à les réunir :

- Ethiriel et Eruantien soeur et frère jumeaux à l’étrange lien télépathique et pratiquant tous comme moi les arts magiques.
- Kindya, fidèle compagne et fine lame, que je connaissais déjà bien et avec qui nous avions participé à la libération d’esclaves dans la cité d’Athkalas
- Uislin le rodeur qui portait lui, en travers de son tatouage de Dragon, une balafre en forme de dague ou de stylet
- Kalyjah la guerrière orque, qui avait quitté ses terres suite à la destruction des derniers membres de sa tribu.
- Fabius le sombre vengeur
- Vitrus le seigneur de guerre
- Grincheux, le nain suceptible

De partenaires d’infortune, ceux-ci devinrent rapidement des amis et des sincères et dévoués compagnons. Nous décidions alors de fonder notre Clan -le Clan SangDragon- à la recherche de notre passé et de notre avenir … »

Récit de l'instruction d'Arienrod à la Haute Ecole de Magie des elfes sombres

La jeune humaine maintenant au sol était pétrifiée. Une elfe encapuchonnée de la traditionnelle Chasube noire tenait fermement sa lame contre la joue de sa proie. Une goutte de sang perla telle une larme sur le métal luisant.

"Bouge et tu meurs.", murmura l'elfe.

Arienrod éprouvait un dégout à cet instant. Cette arme n'était pas la sienne, mais lui avait était imposée pour cette chasse, cette epreuve, il trouvait cela vulgaire car son domaine préféré n'était autre que la sorcellerie.

Et il fut pris d'horreur quand il croisa le regard de la jeune fille. Ses yeux...les mêmes que moi, exprimant tant de haine. Est-ce cela mon héritage ? Le sang bouillait en lui, un sang d'elfe de lumière et non pas un le sang sombre des elfes noirs. Il se ressaisit net, et d'un geste rapide planta son arme.

Pendant ce temps, Zakjias l'elfe noir instructeur d'Arienrod attendait patiemment que la besogne soit accompli. Sa respiration était lente et controlée. Il se tenait debout les yeux fermés écoutant les divers sons des bois alentours. Une chouette au loin le fixa et hulula comme pour le saluer. Il rouvrit les yeux, des pas, Arienrod approchait.

En effet, il remarqua une ombre venant dans sa direction, Arienrod était de retour. Il avait dessiné des runes sur son corps avec le sang de sa victime après avoir récité quelques formules ; comme le lui avait enseigné son instructeur. Arrivé à quelques pas, il fit un geste de la main.

"C'est fait"
"Très bien, je vais vérifier ça", rétorqua son compagnon.

Une peur traversa tout son être, il ne devait point y aller.
"Arrête !", lança-t-il d'un ton froid et cinglant qui le fit stopper net.
"Pourquoi ?". Il fronça les sourcils.

Il attendait ce moment avec angoisse. Il n'avait pas exécuter l'ordre demandé, à quoi bon, sa proie n'était qu'une enfant et quelle gloire allait elle tirer de cela. Le sang sur son visage n'était que le sien. Zakhias allait la trouver vivante et découvrir la supercherie.

"Je n'ai pas besoin de toi. Retournes y et tu meurs.", ajouta Arienrod, le ton dur.

C'était son devoir d'observateur d'aller voir mais avant qu'il ne pu faire un pas un grésillement dans son dos se fit entendre. Arienrod préparait un sortilège. Les sourdes vibrations traversaient l'atmosphère ambiant et pénétraient dans la moindre parcelle de sa chair.

La magie d'Arienrod n'aurait pu rivaliser avec le talent d'assassin de Zakhias; il le savait mais c'était son unique recours pour l'impressionner.

Il porta lentemenent sa main sur la poignée de sa dague, veinée de rouges scintillants comme d'étroites rivières de feu.

L'extrême tension se faisait presque palpable dans ce silence.

Il était capable de reconnaitre le bruit de n'importe quelle arme ou bien le sifflement d'une flèche dans la nuit noire, mais les sortilèges étaient pour lui une autre histoire... Bien sûr il avait plus que des rudiments en sorcellerie, mais il savait qu'Arienrod etait un Initié. Cet inconnu était devenu un vecteur de doute, et le doute n'est pas permis car il conduit irrémédiablement à la mort.

Ils étaient deux silhouettes silencieuses, invisibles, deux statues ténébreuses figées, avec la lune pale comme unique témoin.

Il attendait une fenêtre de temps propice, la moindre hésitation de la part de ce qu'il considérait maintenant comme un adversaire. Il sonda la distance par sa pensée.

"Maintenant", cria-t-il dans son esprit.
Alors une courbe de lumière siffla dans l'air juste sous la gorge d'Arienrod. Tout c'était passé tellement vite, il n'eut que le réflexe de pencher sa tête en arrière pour esquiver la dague, ce qui eu pour effet d'interférer dans son sort. Une gerbe d'étincelles noires projetta alors violemment les corps des deux elfes.

Zakhias heurta un rocher et atteri lourdement sur le sol, Arienrod eut un peu plus de chance en ne roulant que dans dans des buissons épais de ronces ce qui le freina nettement.
"Aie !"

L'esprit encore embrumé il réussit à se relever malgré son corps tout endolori.
Où est il ? L'ai je tué ? Comment est-ce possible ? autant de questions qui tournaient dans sa tête.
Son sort était pourtant faible mais le désordre de la déconcentration avait engendré un reflux magique intense.
Quiconque ne contrôle pas la sorcellerie est dévoré par celle-ci.
Encore tremblante il n'osait imaginer ce que donnerai d'autres sorts plus puissants. Il avait eu de la chance.

Puis à quelques mètres un souffle qui se changea peu à peu en un rire froid et sinistre, non pas de joie mais de folie.
"Hahaha..."
C'était nul doute celui d'un dément. Le rire se calma, et l'ombre se releva.

"Assez rit, rentrons." La voix était à nouveau sèche.
"Tu as été bien lent pour tuer ta cible, je le ferai remarquer au Conseil. Cependant je te félicite tu m'as montré tes progrès. Mais ne te méprend pas, si je n'avais pas entièrement retenu mon mouvement tu ne serais plus là ; c'est uniquement car notre Seigneur dont tu es l'esclave m'aurait fait regretter mon geste. Voila bien une faiblesse qu'il faudra que je corrige un jour."